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Une tête sculptée
 

 

Cette rubrique est destinée aux amateurs de détails de construction. Elle lève un peu le voile sur les  techniques multiples que je combine pour la création des « Âmes imaginaires ».

Ces techniques sont le fruit de la collecte patiente de ma démarche autodidacte (à lire aussi les racines des « Âmes imaginaires ») et des recherches de ceux qui avant moi ont pris plaisir à cette démarche.

 

Les étapes de construction

D’une façon générale, en dehors des pièces de commande (pour lesquelles je construis un cahier des charges détaillé), toutes mes créations  naissent d’une inspiration provoquée par l’expression d’un visage : rencontre réelle ou impression suscitée par une image, une caricature . C’est donc toujours la tête qui amorce la naissance d’une nouvelle « âme » .

■  Une tête sculptée :

C’est par la tête également que débute la construction. A partir d’images découpées dans des magazines, je choisis une expression qui sera mon point de départ pour le modelage des reliefs du visage.  Au fur et à mesure de l’avancement du modelage,  je laisse émerger de nouvelles expressions (car sauf pour les cas de recherche de réalisme dans la ressemblance avec une personne, je ne recherche pas la copie fidèle).

Dans les faits, chaque nouvelle tête s’inspire en réalité d’un mélange de plusieurs émotions. C’est de l’impression ambiguë qui en résulte que découle cette impression de présence du personnage.

gainsbourg

Le choix de la matière elle-même dépend du type de création envisagée :

  • Pour des créations mobiles légères et non cassantes,  le matériau le plus adapté reste la pâte à bois (mélange de cellulose, d’eau et de colle). Cette matière souple s’allège et devient extrêmement dure en se déshydratant. Un seul souci, son volume se réduit pendant le séchage et déforme les reliefs modelés. Pour réduire les temps de séchage et maîtriser ce handicap, j’utilise une boule de polystyrène comme support d’accrochage pour la pâte à bois. Je travaille généralement la sculpture en 3 couches successives de modelage avec des reliefs de taille modérée.

 

  • Pour les créations figées de type statuette, poupée sculptée, buste habillé, où les contraintes de poids et de robustesse sont réduites, il est possible d’utiliser des pâtes auto-durcissantes prêtes à l’emploi (la Doll, Premier, Fimo, Darwi…), qui permettent de travailler les reliefs du modelage de façon très précise, ne se déforment pas pendant le séchage et acceptent bien le ponçage.

La décision d’insérer des yeux de verre doit être prise au tout début du modelage. L’œil peut alors être serti dans la pâte avec des zones de recouvrement soigneusement sculptées, qui deviendront les paupières.

Après séchage, la tête est très finement poncée.  Puis j’applique ce que j’appelle mon « fond de teint » , une couche épaisse de peinture acrylique vinylique mate opaque dense en pigments (peinture « Flashe » de Lefranc et Bourgeois ») sur toute la surface de la tête. En séchant, cette couche s’affine et encapsule littéralement la tête modelée. La couleur choisie pour cette 1ère couche est la teinte de peau la plus sombre que l’on apercevra dans les creux du visage.

C’est véritablement la peinture au pinceau en dégradé de teintes de peau de plus en plus claires sur toutes les zones affleurantes (joues, narines, menton, front, paupières, lobes d’oreilles… ) qui exacerbe les reliefs et révèle le personnage. L’expression est renforcée par la peinture du tour de l’œil, des lèvres et des sourcils.

Pour figurer une chevelure courte ou mi longue, je procède le plus souvent par collage de fragments de fourrure naturelle (colle gel néoprène).

Pour un effet cheveux longs, il est possible de créer une perruque en cousant en colimaçon un cordon de cheveux naturels ou artificiels tissés (à se procurer chez les fournisseurs de coiffeur afro) sur une base de tissu en maille extensible. Cette perruque extensible est ensuite collée directement sur la tête (colle gel néoprène).

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■  Des mains, des pieds et chaussures  :

Toujours proportionnés par rapport aux dimensions de la tête, pour ces éléments non moulés, la difficulté de réalisation principale reste de construire des paires cohérentes. Dans le cas de créations articulées mobiles, ce sont les éléments les plus vulnérables. Ils doivent donc être renforcés par des insertions de fils de fer au tout début du modelage. A un stade où le volume même des doigts n’est encore qu’imaginé.

Chaque doigt en fil de fer, est ensuite enveloppé d’un papier collé qui servira de base d’accrochage pour la pâte avec laquelle sera modelée la pulpe des doigts.

Sur cette même base de construction (armature métallique, support d’accrochage en papier collé et durcissement de surface en pâte à bois), il est possible de créer les volumes de chaussures les plus variés.

L’accrochage de la chaussure  à la jambe du personnage se fait grâce à des passants de fils de fer ménagés au niveau de la semelle dès la 1ère étape de construction de la chaussure. Cette articulation masquée se comportera comme une véritable cheville en autorisant de légers mouvements de basculement.

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■  Un corps :

Figuration réaliste ou caricaturale, seules les proportions diffèrent. L’élément de référence pour déterminer les dimensions est encore la tête.  Les techniques de construction elles sont très nombreuses : corps armé de fils métalliques pour une création à laquelle on donne une position figée, corps articulés par assemblage de corps creux, où de tronçons compacts en bois et mousse sculptée….

Ce sont les caractéristiques du mouvement recherché qui décident du type de construction le plus approprié car les articulations souples ou verrouillées se déclinent dans une très grande diversité de solutions. Dans ce domaine, la marionnette à fils pour la scène, objet magique conçu pour des mouvements déterminés à l’avance est un exercice de construction extrêmement formateur. Chaque marionnette finie est le résultat d’une analyse technique aboutie.  

L’habillage du corps, reste pour moi un élément très important, qui participe à l’identité du personnage. Les différences de morphologie imposent la préparation de patrons spécifiques à chaque création. La sophistication des costumes ne doit pas entraver la mobilité du personnage. Dans les faits, ce travail de création complémentaire doit donc répondre aux critères classiques chers aux costumiers.

 

 

Les textures et les matières permettent d’enrichir l’effet d’existence virtuelle de ces matérialisations de l’imaginaire : fourrure naturelle, cuir, tissus, perles… Ce sont les détails empruntés au registre de l’harmonie ou de l’anachronisme qui nous interpellent et nous invitent à leur inventer des histoires.

 

 

Pour ceux qui resteraient sur leur faim et que le besoin de créer aiguillonne, je recommande la lecture attentive de quelques ouvrages ciblés sur le monde de la marionnette professionnelle. Des trésors d’ingéniosité y sont à portée de main. Une pratique entêtée et assidue fera le reste.

A l’occasion des événements et autres manifestations auxquelles les « Âmes imaginaires » participent,  je prévois un pôle d’animation, où ont lieu des séances de démonstration pour faire découvrir en direct quelques bribes des étapes de construction d’une nouvelle âme.

Pour les passionnés, j’organise des stages  (voir la rubrique évènements et pour ne rien louper de l’actualité des « Âme imaginaire » connectez-vous sur http://facebook.com/ames.imaginaires )

stage

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■    Des mains, des pieds et chaussures
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Un corps